A little duet ; Alaska&Indiana

Sujet: A little duet ; Alaska&Indiana Jeu 3 Mar - 11:27

Alaska && Indiana

J'étais pas forcément venue pour chanter ce soir, nan. Si j'étais là, c'était parce que je voulais voir du monde. Aller dans un endroit bien fréquenté pour rencontrer des gens et draguer, y'a pas mieux. Alors c'est ce que j'ai fait. Je m'étais posée à une table, seule, et j'avais attendu que quelqu'un vienne me parler. J'avais eu quelques fans qui étaient venus me demander des autographes, j'avais signé leurs CD et ils étaient partis. Y'avait ce mec qui s'était posé à ma table et qui m'avait matée dans le blanc des yeux pendant dix minutes. J'étais patiente, ouais. Mais là... « Tu comptes faire quelque chose ou tu vas rester planter là comme si t'étais constipé ? » Le mec avait eu l'air choqué. Puis il s'est levé et s'est barré. M'en fous, il était laid. Alors j'ai attendu encore. J'me suis allumé une clope rapidement. « Un whisky s'il vous plait » que j'ai commandé au serveur avec un petit sourire. La soirée allait être longue. Mon regard se baladait, s'arrêtant sur chaque personne. J'étudiais chacun d'entre eux et mettais des étiquettes à tout va. C'était dingue comme les gens avaient mauvais goût. Des sandales et des chaussettes ? Sérieusement ? Je désespérais. Les habitants de cette ville n'avaient définitivement aucune connaissance en ce qui concerne la mode. Peut-être même qu'ils n'en connaissaient même pas la définition. Ça m'étonnerait même pas.
Il y avait cet imbécile avec son pantalon à carreaux écossais. Carreaux écossais, ok... Mais pas en cette couleur ! Mes yeux me faisaient souffrir. Continuer à regarder ce look monstrueux finirait par me rendre aveugle. Mon verre de whisky arriva. Je le portai à mes lèvres. D'un coup, j'eus comme une envie de meurtre sur l'étudiant ultra sexy mais complètement hors du tempo qui s'égosillait sur scène. J'espérais pour lui qu'il était bourré, parce que si cette voix est sa voix normale, le pauvre ferait mieux d'aller se faire opérer des cordes vocales. On aurait cru qu'ils étaient en train d'égorger un porc. C'est mal de s'en prendre aux animaux. Je me retins... J'avais envie de hurler « Mais achevez-le, merde ! » mais finalement, j'évitai. Ma tête n'en pouvait plus, mon cœur non plus. C'était insupportable d'entendre ça. Je me le serais bien fait, mais entendre ça ne faisait que me dégoutter. En plus il massacrait une chanson des Beatles... C'était un acte purement inhumain.
Alors dans une pensée adorable, je décidai d'abréger les souffrances de l'assistance et montai sur scène. « Okay. I Love Rock'n Roll s'il vous plait. ». La musique débuta et j'écrasai ma cigarette dans le cendrier avant d'entamer la chanson.
Une fois la chanson finie, je m'apprêtais à descendre mais tout le monde en redemandait. Alors je me décidai à continuer. Mais... « Alors... Maintenant je choisis quelqu'un au hasard pour un petit duo ». Un beau mec, pitié, un beau mec... Y'en n'avait pas, pas un seul. Alors mon regard se porta sur une jeune femme assise en retrait. Elle avait le regard pétillant et quelque chose me disait qu'elle avait peut-être une jolie voix. « La miss au fond, avec les beaux cheveux ». Elle avait du se reconnaitre... y'avait que des chauves autour.

Sujet: Re: A little duet ; Alaska&Indiana Jeu 3 Mar - 15:53

Cela faisait maintenant quelques semaines que j’étais de retour à Chicago, et j’avais déjà repris mes petites habitudes. J’avais emménagé à nouveau chez Michaël. Il m’avait manqué à un point que je ne pensais pas croyable.

Quand on était encore au lycée, on se retrouvait souvent au karaoké du coin des étudiants. Je lui avais proposé qu’on aille y faire un tour ce soir, mais monsieur avait d’autres plans pour sa soirée. Alors j’y suis. Toute seule. Mais je m’en fiche. Après tout on peut bien s’amuser un peu, même tout seul !

J’étais assise dans un coin de la salle, bien au fond, ne désirant pas que l’on me dérange. Et pourtant, un espèce de bouffon est venu s’asseoir juste en face de moi. Comme je voulais être tranquille, je mentis et prétextais que la place était réservé pour quelqu’un que j’attendais. Il se leva en murmurant un « Les meufs, toutes les mêmes de toute façon ! ». J’avoue ne pas avoir compris pourquoi, mais le fait était qu’il était partie. Je pensais maintenant être tranquille. J’écoutais alors la personne qui chantait sur scène. Elle chantait bien, très bien même. Beaucoup mieux que celui d’avant en tout cas. À la fin de sa chanson, les gens en redemandaient. Elle accepta de chanter une deuxième chanson. Mais quand j’entendis qu’elle allait choisir un partenaire, mon cœur fit un bon : je ne savais pas chanter, mais avec la chance que j’avais, j’allais être choisie à tous les coups. Je baissai la tête et fit le plus possible pour me rendre toute petite. Mais rien ne marcha. Quand elle appela la miss au fond, avec les beaux cheveux, je me décomposais. Regardant autour de moi s’il y avait pas par le plus heureux des hasards une fille aux beaux cheveux non loin, je fus bien déçue quand je repérai tous les regards tournés vers moi. C’était ma fin, je le savais. Il y a des jours où il faudrait mieux de rester coucher. Aujourd’hui était un de ceux-là.

Je me levais, à mon grand regret. Me frayant un chemin vers la scène, je me demandais ce que les gens trouvaient à mes cheveux. Ils étaient normales, pourquoi tout le monde les trouvaient si beaux ?

Une fois montée sur la scène, je pensais que j’aurais dû mieux m’habiller. Un pauvre T-shirt blanc rentré dans un jean, c’était assez ridicule.

Quand je fus au côté de ma « partenaire », je me rendis compte qu’elle n’était autre qu’Indiana Anderson, une jeune chanteuse célèbre dont j’avais entendu parler à la radio. J’étais un peu impressionnée, oui. Parce que je ne savais pas chanter, je vous rappelle.

La seule chose que j’espérais sur le moment, c’est qu’elle ne choisisse pas une chanson que je ne connaissais pas, car j’aurais l’air encore plus stupide que je ne l’étais à l’instant. J’attrapai le micro qu’on me tendait et serrai fort les doigts.

Sujet: Re: A little duet ; Alaska&Indiana Sam 5 Mar - 17:52

La musique, c'était tout pour moi. Je n'imaginais tout simplement pas ma vie sans. Avant... Ça avait été la musique, et uniquement la musique. Gratter dans ma chambre ou dans un bar, y'avait aucune différence pour moi. C'était seulement la musique qui comptait. Maintenant, c'est différent. Bien sûr, c'est toujours la musique. Mais je suis aussi devenue accro à la scène. Ce sentiment que vous avez quand vous montez ces quelques marches. Puis celui qui vous brûle -oui comme une brûlure au cœur, ou à l'estomac, et même au cou- lorsque vous balayez la salle du regard et vous voyez tous ces yeux rivés sur vous. Je me suis vite fait à tout ça il faut dire. Quand je monte sur scène aujourd'hui, le trac n'est plus là. Enfin, bien sûr, il y a toujours un petit stress, mais c'est normal... Et il est mêlé à une excitation de malade. Entre chanter dans un petit bar et chanter sur une scène, une vraie, sous les projecteurs, je sais ce que je choisis... C'est comme ça, et c'est même pas pour le fric, ni pour la gloire ou la célébrité. -okay peut-être un peu pour la gloire- Non, c'est surtout pour ce sentiment de brûlure qui vous ronge. C'est une histoire de minute, un laps de temps très court, mais c'est tellement jouissif que ça en vaut le coup. En même temps, c'est agréable et douloureux. Ça vous met vraiment mal à l'aise, ça vous donne parfois la nausée, mais c'est agréable. Sado-maso, moi ? Mais non. Seule une personne qui aime la scène peut comprendre. Et puis un autre sentiment survient lorsque vous terminez votre morceau et que la foule applaudit. C'est un sentiment très proche du premier il faut dire. Enfin bref. Je m'égare...

Revenons à notre soirée karaoké et à la-miss-aux-beaux-cheveux qui venait de me rejoindre sur scène. Elle avait l'air un peu stressée... en fait non, carrément nerveuse. Je tentai un sourire qui se voulait rassurant, je n'étais pas vraiment douée pour ça. J'espérais que c'était crédible, j'avais l'impression de grimacer. C'était dingue, parce que... Les sentiments sont sincères mais les gestes sont faux. C'était comme ça, ça l'avait toujours été je crois... M'enfin. J'avais vraiment l'impression qu'elle avait prévu de s'évanouir d'une minute à l'autre. Peut-être que je me trompais totalement. Quoi qu'il en soit, il fallait que je la mette à l'aise. Sans vouloir paraître prétentieuse et égocentrique, j'étais sûre et certaine que plus des trois quarts des gens présents rêvaient d'être à sa place. On venait de tendre un micro à ma camarade, et je lui apportai un pied de micro. C'est toujours plus facile quand on a le trac. ca va vous paraître débile, mais un pied de micro a une grande utilité. Pour ceux qui ont le trac, ça crée un soutien... Si, si, je vous assure. C'est pas une blague. Je connais des gens. Je coinçai moi-même mon micro dans son support et rapprochai le pied de micro. « Alors, je parie que la miss a un prénom... » ai-je dit en lui adressant un regard complice. Je n'étais pas méchante. Les gens aimaient dire des choses sur moi, ils aimaient critiquer. Peu m'importait. Je n'étais pas méchante, je n'étais pas une garce -sauf avec les gens qui le méritaient ou dans des circonstances exceptionnelles-. Quoi qu'il en soit, je faisais des efforts. Ceux qui me connaissaient vraiment disaient que c'était ma franchise exagérée qui me perdait, et mon habitude à me moquer sans pour autant vouloir être méchante... Mouais. « Choisis ta chanson ».

Je sentais le stress monter. Je n’avais jamais aimé être le centre de l’attention des gens, ça me rendait toujours mal-à-l’aise. J’étais du genre joviale et communicative, mais pas du genre à me mettre en avant. Donc vous comprenez l’épreuve que représente pour moi un karaoké sur une scène. Ma partenaire me demanda mon nom. Je murmurais un faible « Alaska » non loin du micro. J’étais tétanisé. La peur s’était emparée de moi et n’était visiblement pas décidée à passer la nuit ailleurs.

J’aurais mieux fait de m’en aller dès qu’elle eut abordé le sujet d’un partenaire. Avec ma chance, j’aurais dû deviner que ça serait mon tour… La prochaine, j’attraperais mon manteau et me dirigerais subrepticement vers la sortie !

Elle me demanda ensuite de choisir ma chanson. Sur le coup, je n’y avais pas pensé. Je tentais donc de trouver le titre d’une chanson que je connaissais presque paraître sans paraître ridicule. Oui, car j’étais du genre à écouter des boys bands. Honte à moi, je sais. Mais on va dire que c’est la part de jeunesse qui existe encore en moi. Je cherchais toujours le nom d’une chanson que je pourrais chanter sous la douche. Et soudain me vinrent les paroles de Gives You Hell des All American Rejects. Je me dis qu’il y avait pire et, surtout, que je ne trouverais pas mieux dans les cinq secondes. Je m’avançais donc timidement vers le micro et murmurai un petit « Gives You Hell ? » peu sûre de moi. J’espérais qu’ils avaient les paroles dans leur bande de données en tout cas…

Accrochant mon micro au pied de micro, je relâchais mes bras et les laissais ballant, tentant en vain de me décontracter. J'espérais que cette chanson irait à ma partenaire. Soudain, j'entendis les premières notes de la musique que j'avais l'habitude d'écouter tous les matins au petit-déjeuner. Je fis alors abstraction des gens autour de moi, m'imaginant sous la douche. Je laissais Indiana commencer, ne me sentant pas prête à démarrer la sérénade. J'attaquais au refrain en même temps que ma partenaire :

« When you see my face
Hope it gives you hell
Hope it gives you hell
When you walk my way
Hope it gives you hell
Hope it gives you hell »

Le stress s'évacuait peu à peu. Je continuais alors sur le deuxième couplet, seule cette fois.

« Now where's your pickett fence, love?
And where's that shiny car?
It didn't ever get you far
And you never seemed so tense, love
I've never seen you fall so hard
Do you know where you are? »

Ma voix portait dans la salle entière. J'espérais ne pas chanter aussi faux que le gars d'avant...

Spoiler:

Sujet: Re: A little duet ; Alaska&Indiana Dim 27 Mar - 7:34

Indiana n'avait pas vraiment l'habitude de chanter ce genre de musique. Les boys band, c'était pas son truc. Déjà qu'elle était une sorte de féministe déclarée. Elle trouvait qu'ils étaient vraiment arriérés pour ne pas avoir une seule fille dans leur groupe. Oui, c'était ce qui faisait d'un groupe un boys band. C'est pour ça qu'elle n'est pas particulièrement fan. Et puis entre nous, c'est plutôt de la musique pour ados... Mais elle n'allait pas critiquer le choix d'Alaska -sympathique prénom, Indiana et Alaska, c'est carrément américain tout ça-. Pas en publique, elle n'était pas vache à ce point. Alaska était tétanisée, et c'était tellement flagrant que le mec tout au fond l'avait sans doute remarqué. Alors pour la mettre en confiance, Indiana commença de suite le premier couplet. Elle connaissait la chanson. Il y avait eu une période ou elle passait constamment à la radio, une période assez longue où Indy changeait très souvent de chaîne. Elle préférait le vieux rock. Ou du moins le vrai rock, le vrai de vrai. Pas le pop rock. Ou alors une chanson avec quelque chose en plus. Mais valait mieux ça que de l'opéra.

« I wake up every evening
With a big smile on my face
And it never feels outta place
And you're still probably working
At a 9 to 5 pace
I wonder how bad that tastes »

On peut dire que Indiana avait chanté ce couplet un peu à sa sauce, en y ajoutant des notes... Avec sa propre façon de chanter. Elle avait évolué avec cette philosophie, celle qui disait que tout le monde peut chanter une chanson, mais seule une poignée de gens peut la rendre parfaite en se l’appropriant. Indy avait une voix particulière, assez grave en fait, mais elle pouvait monter haut, très haut dans les aigus. C'était un vrai atout. Et son côté égocentrique l'aidait à ne pas avoir peur de se rater. Mais elle entama le refrain plus simplement, et en restant proche de l'original, pour ne pas déstabiliser Alaska.

« When you see my face
Hope it gives you hell
Hope it gives you hell
When you walk my way
Hope it gives you hell
Hope it gives you hell »

Puis ce fut le tour de la jeune femme de chanter seule. Indiana écouta attentivement, -le retour n'était pas vraiment génial...- et constata que Alaska chantait assez bien pour une fille qui pensait ne pas savoir chanter. Ce n'était pas parfait, mais elle avait une voix aiguë et plutôt jolie, et ce n'était pas un massacre.
Indiana accompagna Alaska sur le second refrain. Puis elle décida de s'occuper du pont, étant donné que sa partenaire avait l'air complètement tétanisée...

« Now you'll never see
What you've done to me
You can take back your memories
They're no good to me
And here's all your lies
You can look me in the eyes
With that sad sad look that you wear so well

When you see my face
Hope it gives you hell
Hope it gives you hell
When you walk my way
Hope it gives you hell
Hope it gives you hell »

Puis Indy laissa le dernier refrain à Alaska, en y mettant pourtant son grain de sel en jouant de sa voix lorsqu'elle répétait les fins de phrases...

Sujet: Re: A little duet ; Alaska&Indiana