Les nuits sombres et froides sont toujours les meilleures. J'en suis l'une des meilleures testeuses. Aujourd'hui, le ciel était bleu, le soleil chaud, pas un nuage à l'horizon. Le résultat ? Un ciel couvert, une lune gelée et des nuages menaçants de tous les côtés. Et malgré le temps, j'arrive à me balader en robe, d'un pourpre tournant au rouge sang, par dessus un slim bleu délavé, avec des bottines de daim noir. Ma balade commence depuis mon appartement. N'ayant rien fait de la journée, je me suis dit que j'aurais peut être pût faire quelque chose de ma nuit. Non pas que je ne veuille faire "certaines choses", mais au moins prendre l'air. Passant dans les rues dans cette tenue légèrement.. pas adaptée à la saison ? Je n'éprouvais absolument aucun danger envers les hommes quel qu'ils soient. Bourrés, criminels.. J'étais bien plus qu'eux tous réunis. Après tout, je m'étais toujours battue, et depuis ma naissance j'étais une fille manipulatrice, hypocrite, sans toucher à la bordure de l'angélisme. - Héé ma belle, t'as pas une clope ? Si t'en a pas, on peux s'arranger. Je fis un grand sourire à l'homme avant de continuer ma route. Lorsqu'il posa sa main sur mon épaule, je me retourna et lui décocha un coup de pied entre les chevilles, puis ensuite le mettre à terre. Je ne suis pas un ange. Et j'assume. Continuant mon chemin, je sortis ensuite de la ville, m'éloignant, tirant mes chaînes jusqu'à les briser. Alors vint la forêt. Et alors, j'entrai dans la forêt. Et il y faisait encore plus sombre que sur la route. Une ambiance à la fois mystérieuse et flippante se manifestait dans l'air. Je croisai les bras, juste en regardant la forêt. Je frissonnai alors, car l'air y était encore plus frais qu'avant. J'hésitais quand même à aller m'y balader. Je ne suis pas une fan extravertie des forêts, surtout la nuit. Les branches épaisses des arbres faisaient des ombres menaçantes, aux seuls endroits où passait la lumière. Je décidai quand même d'y aller. Je me fis griffer par maintes et maintes arbres, aux bras surtout, puis au visage. Le chemin ne se faisait pas voir, tant il était recouvert de feuilles craquantes sous mes pas.
Mon instinct ne m'indiquait rien de bon. Bien qu'un silence de mort était le seul bruit entendu, je savais que quelque chose était derrière moi, ou devant, ou ailleurs dans cette forêt. Mais loin de moi l'idée de rentrer chez moi. D'ailleurs, je me demandai "Pourquoi je marchais". Je marchai sans but, avançant craintive dans les ténèbres obscures. Au bout d'un moment de marche, je m'arrêta dans la pénombre. Là, je discerna un rocher sur lequel je pus m'assoir. Mais une fois assise, je trônais dans un inquiétant silence. Jusqu'à ce que des pas, aux alentours, se fassent entendre. Les feuilles craquaient sous le poids d'une personne. Une inquiétude indigne de moi naquit dans ma tête. Je me mis debout sur le rocher et attrapa la branche au dessus de moi. De là, je posa mes pieds sur le tronc pour y monter. Lorsque l'homme, oui, c'était un homme, passa là où je m'étais arrêtée, je me mis en quête de le suivre. Je passai d'arbre en arbre avec une facilité déconcertante. Étant à la fois souple et agile, je n'avais de peines à faire quelconque sautillades ci et là. L'homme ne pouvait se rendre compte de rien, car il n'était pas en ma possibilité, ni dans ma volonté de tomber par terre ou de m'étaler sur une branche. Il s'arrêta au bout d'un moment. Je m'arrêta de même, complètement essoufflée. Je ne faisais pas le moindre bruit, tandis que lui non plus. Mais comme je ne suis pas une personne très voyante, j'étais sûre que même s'il levait les yeux au ciel, il ne me verrait pas. Ma robe est bien trop sombre pour refléter la lune. Mais, au bout d'un quart d'heure d'arrêt, vu qu'il n'avait toujours pas reprit sa route, je m'ennuyait. Je pris donc la décision de descendre de mon perchoir. J'attrapai la branche, puis m'élança sur le sol. Je tombe tel un chat, accroupie, une main au sol. Je me relevai, remis mes cheveux en ordres, arbora un grand sourire avant de lancer, hypocrite : [color=crimson] - Saluuut ! [/crimson]