Cela faisait deux mois jour pour jour que mes rêves avaient commencé. Chaque nuit, toujours à la même heure, Azrael s'emparait de mon corps pour m'emmener près de lui. Enfin, si quelqu’un était entré dans ma chambre, il n’aurait rien remarqué, se contentant de me voir dormir, sans rien de particulier mais en réalité, mon âme était déjà ailleurs, là où personne n’aurait voulu être mais où moi, je me trouvais comme un petit poisson dans l’eau, en enfer. Là bas, nous discutions des plans à mettre en place, de l’avancée de nos travaux sur Terre, mais surtout, il me donnait des directives et en me réveillant, c’était toujours la même chose. Je ne me souvenait de rien de précis si ce n’est que je savais précisément ce qu’il me restait à faire, comme par instinct.

Ce matin, j’avais comme une impulsion qui me poussait à me rendre à l’opéra. Pourtant, il était fermé à cette heure-ci et aucune représentation n’y serait donné avant le soir. Je me demandais donc pourquoi Azrael me donnait cet ordre. Il me contrôlait à distance, je le savais pertinemment. Et je n’avais pas le choix, même si je n’avais pas voulu, mon corps lui obéissait sans réfléchir. C’est donc après avoir pris une longue douche et m’être vêtu d’un jean et d’un tee shirt moulant sombre que je sortis de chez moi pour monter dans ma décapotable. La discothèque me rapportait assez d’argent pour que je puisse me permettre quelques plaisirs, grands comme petits.

C’est environ une heure plus tard que j’arrivais sur les lieux. La place était vide bizarrement. Enfin, il fat dire qu’à 8 heures du matin, soit les gens dorment encore, soit ils sont en route pour aller au travail. Et moi, j’étais levé, prêt à accomplir ce que je pensais être une mission de l’au-delà. Néanmoins, je ne ressentais plus rien, plus de directives, plus aucun signe qui pouvait m’indiquer ce que je devais faire. Je me sentais alors très seul tout d’un coup. Je m’assis donc sur les marches qui donnait accès à l’entrée de l’opéra et j’attendis quelques minutes. C’est au bout d’un quart d’heure environ que je compris enfin ce que je venais faire là. En effet, la jeune Alexy s’approchait de moi.